Loin de la violence des hommes

Une splendide couverture qui mérite d’être mise en valeur. Un recueil de nouvelles et un auteur canadien… On notera la qualité de la quatrième de couverture qui donne envie de lire et surtout ne triche pas avec les superlatifs… ça change.

En lisant les deux premières nouvelles de ce recueil, il m’est venu en mémoire la silhouette de Marlon Brando dans Sur les quais d’Élia Kazan. Vous voyez ? Avec son pardessus de dos, pétri de solitude en quête de justice, déjà proche ou peu éloigné du Brando de Un tramway nommé Désir. Le Lonnie et le Earl imaginés (?!) par John Vigna me semblaient, toute proportion gardée, très proches des rôles de Brando. Donnant l’impression d’être des étrangers au monde, comme décalés et dépassés par ce décalage au point de ne pas trop savoir quoi faire de leur vie. Et, dans ce cas, n’a-t-on pas tendance à se réfugier dans la banalité du quotidien, à chercher à se conformer à ce que l’on attend de vous, à perdre de soi-même. Des hommes danseurs sur le fil du rasoir avec d’un côté ce qu’ils sont vraiment et de l’autre ce que l’on attend d’eux. Situation difficile à vivre et qui peut « expliquer » – pas excuser – une certaine violence.

Pour ce qui est du style, il ne me vient à l’esprit l’idée d’épaisseur… attention je ne veux pas dire lourd. Je veux dire que l’auteur accumule les notions, les données sur ce que vivent les personnages et qu’ils semblent ainsi englués dans les mots du réel qui les entoure. Oui, c’est cela : comme le Marlon Brando sur qui pèse le monde. John Vigna parvient à enfermer ses personnages dans la réalité qu’ils habitent, comme nous.

A lire comme d’habitude au compte-gouttes en laissant reposer entre chaque lecture.

Loin de la violence des hommes
Auteur : John Vigna
Editeur : Albin Michel
Collection : Terres d’Amérique

www.albin-michel.fr

Loin de la violence des hommes
5.0Note Finale

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