En regardant attentivement l’illustration de couverture vous verrez quelques points blancs sur le fond noir : des étoiles ; si les ramures y sont rouges, c’est peut-être aussi parce qu’il y a des incendies. Je n’ai pas su trouver de date énoncée dans ce roman mais si je me réfère aux événements dont il parle : les incendies qui ravagent la Californie et une mission sur Mars, je dirais que nous sommes dans un futur proche. L’action se situe aux USA puis au Chili.
Clay Sawyer, astronaute, est le seul rescapé de la mission envoyée sur Mars. Il a pu revenir sur Terre mais, du moins au début du récit, a perdu la mémoire. Puis soudain tout lui revient et il se retrouve ‘coincé’ entre ses souvenirs, l’Agence Spatiale qui sait ce qui s’est produit, les journalistes qui veulent savoir et des publicitaires qui veulent jouer sur son image. S’il a échappé au drame c’est parce qu’il cherchait un lieu où laisser reposer sa compagne défunte. Sur Terre, il retrouve progressivement ses parents et amis mais hésite entre ne rien dire de ce dont il se souvient ou tout dévoiler et se confie à une journaliste.
Il n’y a pas vraiment là de quoi surprendre un lecteur amateur de science-fiction ni les autres. On pourrait lire une réflexion sur la conquête spatiale – elle se limite à trois ou quatre pages – mais les incendies, la publicité, la vie des parents, les rapports avec l’Agence, etc… occupent beaucoup de places. Les états d’âme de Clay sont sans surprises alors qu’il est d’une culture classique assez étonnante pour un Américain : Énée, Alexandre le Grand, Eurydice… (liste non exhaustive). Il utilise – toujours en tant que citoyen US – des mots et expressions qui m’ont étonné. J’ai relevé par exemple : miragineuse, rubiconde et mafflée, un petit percutant, cagote, dépassement destinal qui relèvent d’une certaine poésie mais empêchent, je crois, bien que le récit soit en grande partie à la première personne, de se mettre à la place de l’astronaute… Une citation ? : « Le faux contamine le vrai plus vite que la vérité ne conjure l’erreur. ».
Bonne lecture…
L’occupation du ciel
Auteur : Gil Bartholeyns
Editeur : Rivages
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