Peut-être aurez-vous un peu de mal à reconnaître en couverture un mégot de cigarette avec filtre écrasé… Regardez-bien ! La petite phrase tirée du journal Libération devrait au moins vous inciter à aller lire la quatrième de couverture. Si c’est le cas, demandez-vous ce qui vous a attiré… En quatrième une phrase extraite du Monde des livres résume une partie de ma chronique : « Ledun captive, dès la première page. » Comment ? Ma réponse n’engage que moi : il raconte comme s’il rédigeait un reportage. Il nous donne les faits et gestes des personnages et commence par un braquage de deux camions citernes transportant de l’ammoniac liquide – utilisé pour la fabrication des cigarettes. Je n’ai pas pu m’empêcher en lisant cette action de penser au film de Melville, Le deuxième souffle… Ledun raconte par le biais de deux enquêtes distinctes menées par deux flics et par le biais des récits de deux protagonistes au moins qui œuvrent dans les cigarettes. Le braquage provoque par ‘accident’ un premier mort qui entraîne six meurtres et une disparition de personne. L’enquête sur les morts ne donnera rien mais l’enquête financière menée par Simon Nora nous fera découvrir les ressorts. L’enquête sur la disparition d’une personne menée par le lieutenant Brun recoupera celle de Nora. Le point commun entre les deux affaires tient à l’homme de main, sbire des basses œuvres (comme un tabassage de grévistes par exemple), protecteur de la disparue qui travaille pour une proxénète directrice d’une société d’événementiel sportif à la solde des cigarettiers. L’action se déroule entre 1986 et 2007 et fait référence à l’actualité politique de ce temps. Si dans la phrase de Libération c’est le mot ‘cynisme’ qui vous a tiré l’œil vous avez gagné. Autant les méchants sont cyniques, autant les deux policiers sont désabusés et incapables de faire en sorte qu’un certain proverbe soit vérifié… Un proverbe où l’on trouve les mots ‘bien’ et ‘acquis’…
Bonne lecture…
Leur âme au diable
Auteur : Marin Ledun
Editeur : J’ai Lu
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