Vous avez sans doute remarqué qu’en matière de BD j’ai comme l’on dit « mes têtes », à cela deux raisons. Il est impossible de tout lire et avec le temps je suis devenu de plus en plus exigeant quant à une qualité certaine. Donc j’aime Carrère depuis longtemps. Mais quel est l’intérêt de ce genre de BD toujours construite sur le même modèle de scénario et dont le dessin peut paraître simpliste ? Je dirai qu’elle relève pour moi de la BD qui distrait tout en informant. Côté dessins et hors d’un certain réalisme dans le décor et les objets, on peut chercher à qui ressemblent quelques personnages et constater que les situations sont parfois réduites à l’essentiel – pour donner du rythme. Côté scénario si le récit est simple : il s’agit toujours d’une enquête – Léo Loden est un détective privé qui a été flic et qui a épousé une flic (ils ont des jumeaux) qui interroge trois ou quatre suspects – et qui se résout par la découverte dans ce qui a été dit de l’élément qui fait que tout s’enchaîne.
Là nous sommes en Martinique et le fait que nous voyons peu d’autochtones est expliqué tout comme la situation des cinq protagonistes principaux. Et nous sommes en pleine actualité pour ce qui est de la santé, de l’économie et de la politique. Et ces informations ne sont pas lancées brutalement, elles se glissent dans les conversations. Et Léo qui menait cette enquête pour pouvoir payer les cotisations de son assurance habitation s’arrange pour ne pas perdre sans gagner. On notera l’éternelle présence de l’oncle toujours porteur de sa tenue de marin et destiné à jouer les faire valoir et les alcooliques façon clown. Je vous rappelle la devise de la comédie théâtrale : ‘castigat ridendo mores’ que l’on peut traduire par ‘corriger les mœurs en faisant rire’.
Conseil de lecture : feuilletez l’album pour vous faire l’œil, regardez les pages qui vous ont plu, lisez l’histoire sans aller trop vite comme si vous enquêtiez aussi, puis refeuilletez pour sourire.
Bonne lecture.
Léo Loden, tome 29 : Privé Boucané
Dessins : Serge Carrère
Scénario : Loïc Nicoloff
Editeur : Soleil
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