Une jolie illustration de couverture façon « réclame » années 50 et une histoire qui se laisse lire avec plaisir. Vous souvenez-vous de Robert Lamoureux et/ou de Bernard Haller ? Pour la parité je vous ajoute Zouc et Sylvie Joly… Vous les avez dans l’oreille ? Avec ce tueur qui s’appelle Jango et vit avec sa mère (comme plus tard un certain commissaire) et son fils Zizi, nous sommes dans cet univers feutré où rien ne peut ou ne doit nous faire sourire et où pourtant nous ne pouvons nous en empêcher. Et ce n’est pas uniquement à cause du décalage entre les époques. Jango tue proprement, sans laisser de trace et encore moins de cadavre (il a été plusieurs fois brûlé par des gouttes d’acide jaillies de la cuve). Il tue moyennant finance bien sûr mais se refuse à augmenter ses tarifs pour garder sa clientèle de bourgeois bien proprets. Il va même jusqu’à tuer deux fois pour le prix d’une. Il a séduit la boulangère et aime Barbara qui lui procure des clients… Mais un neveu qui veut hériter de son oncle colonel en retraite lui reproche d’avoir fait disparaître le corps – pas de corps, pas d’héritage. Et les choses changent lorsque Zizi trouvant la rosette amusante la dérobe à la boutonnière du colonel. Et que Jango constate qu’arborant cette légion d’honneur il est méconnaissable pour les autres – excepté sa mère.
C’est rondement mené et écrit d’une plume légère tout à fait adaptée au propos. Il me semble que c’est le genre de roman à lire pour se détendre, pour éviter de penser aux tracas quotidiens et autres avanies (et framboises, me souffle un certain Bobby). Vous vous l’offrez et vous en réservez la lecture pour après les fêtes. Et en lisant attentivement vous trouverez sans doute entre les lignes de vrais petits morceaux du camarade San Antonio dont j’espère vous avez fait au moins une lecture.
Le tueur en pantoufles
Auteur : Frédéric Dard
Editeur : Fleuve
Collection : Fleuve noir
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