Je vais être un peu de parti pris car cela fait très longtemps que je considère Marcelé comme un grand dessinateur. C’est-à-dire ayant un style propre n’empiétant pas trop sur l’histoire proposée par le scénariste. Et bien sûr choisissant des histoires en rapport. Ici le titre vous le dit tout de suite et vous trouverez deux pages entièrement noires (elles ne relèvent pas totalement du procédé).
Imaginez trois livreurs – représentants de commerce – une femme et deux hommes – à bord d’un vaisseau de livraison à bout de souffle pris un instant dans une tempête d’astéroïdes et contraints de se poser. Mais leur asolissage* est une catastrophe et le vaisseau se crashe. Nos trois personnages partent en quête d’aide. L’un d’entre eux signale soudain un sol marécageux genre sables mouvants puis disparaît. Les deux autres voient du monde dans une église, dans un café mais on ne les voit pas. Ils trouvent enfin un lieu pour dormir et au matin ne reste qu’un seul personnage. Et ce dernier rencontre enfin quelqu’un qui le voit et lui parle.
Si je vous raconte la fin vous n’irez pas regarder les images. Or elles ont ceci d’intéressant que ce que l’on voit est censé se dérouler dans la nuit. Et nous regardons de la nuit mais nous voyons des nuances de gris. Imaginez une nuit américaine de cinéma. Oui je sais j’ai oublié de vous parler de la couverture et de la vignette en 4ème qui sont en couleurs. C’est parce que cette mise en couleurs n’est pas qu’une ‘banale’ – si l’on peut dire – accroche commerciale. Regardez bien les couleurs utilisées, surtout pour la vignette. Elles pourraient conforter la petite idée que vous vous êtes fait en milieu de lecture. Un album idéal pour un après-midi sans soleil.
*Ils sont contraints de se poser sur Caltus… Asolissage est je pense plus ‘joli’ que Caltussage, non ?
Le pays de la nuit
Dessins : Marcelé
Scénario : Rodolphe
Editeur : Mosquito
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