Jean Frélaut

Jean Frélaut

Peut-être vous demandez-vous en quel honneur je vous parle de quelqu’un que vous ne connaissez pas et qui n’est pas d’actualité… D’une part parce qu’il fait partie de ces artistes qui donnent aux livres une dimension supplémentaire en les illustrant. D’autre part parce que la première publication de son œuvre gravée en 1997/1999 fait suite au catalogue des premières gravures paru en 1926 à la Bibliothèque des Arts de Lausanne.

Peut-être qu’un petit coup d’œil à la page 74 pour regarder l’illustration qui y figure vous convaincra. Jean Frélaut (1879- 1954) dont on peut lire ici une partie de la correspondance échangée avec ses amis à l’occasion de l’édition des Fables de La Fontaine est un grand graveur autant par la qualité de ce qu’il dessine que par le professionnalisme dont il fait preuve. Les lettres sont adressées à Raymond Cornu, industriel et bibliophile (et Président de la Société des Amis de Frélaut), qui contribua pour beaucoup, pendant l’Occupation, à l’édition des Fables.

À propos du titre de cette édition, Frélaut écrit : « Pour le titre, j’ai trouvé choquante la répétition du nom Jean. Pour La Fontaine ne serait-il pas mieux de supprimer le prénom ? Je ne puis réprimer un sentiment désagréable à cette appellation, qui semble établir une égalité, un lien recherché. Ce me serait un soulagement si l’un de ces Jean était supprimé. » Il me semble qu’on peut voir là, comme dans le fait qu’il s’étonne qu’on lui donne plus que prévu en paiement de portraits à l’huile une certaine modestie. On trouvera aussi quelques notations concernant ce temps de guerre, exemple : « J’ai essayé la barbe de maïs. Excellent. Si le brave Louis peut m’en faire une provision, j’en serai enchanté. C’est mieux que les feuilles de noyer. Ici le maïs est coupé vert, je ne puis en trouver pour alimenter la pipe. » Enfin avant d’aller consulter le glossaire où sont expliqués quelques termes techniques, vous prendrez connaissance des comptes-rendus à propos de l’exposition en octobre 1941 des gravures illustrant La Fontaine dont un rédigé par un allemand qui mérite le détour.

Un petit livre édifiant qui se lit avec plaisir et facilité.

Jean Frélaut
Auteur : Gilbert Boillot
Editeur : Harmattan

www.editions-harmattan.fr

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