La photo est bonne et la couverture réussie. Et comme l’action débute en 1967 on imaginera sans peine l’intérêt des lecteurs d’un certain âge pour ce roman publié en version originale en 2022 et écrit par une auteure née en 1956.

Le personnage principal, si l’on peut dire, est une mère de famille, bonne épouse : Phyllis Fischer, de quarante ans, mais disposant d »une beauté animée et pleine d’attente‘. Elle se prépare à recevoir Nicholas Knight, le fils d’amis de la famille. Colette, quinze ans, sa fille, ainsi prénommée en hommage à une grande dame de la littérature, travaille… Son fils Hugh joue avec ses camarades. Roger le mari rentre du travail. Phyllis se parfume à L’air du temps et se sent bien. Nicholas, étudiant anti-tout, arrive volontairement avec une heure de retard et sentant la bière et le tabac. Et en fin de soirée Nicholas, embarqué dans une expédition pour récupérer une chaussure perdue par un des camarades de Hugh, se retrouve trempé et embrasse Phyllis, de vingt ans son ainée. Et là tout éclate. Ce moment qu’il me semble on disait encore ‘d’égarement’ va changer la vie de cette famille ‘bourgeoise’ bien établie. Et Phyllis va s’émanciper des conventions et dans le même temps livrer les autres membres de la famille à eux-mêmes.

Attention ! Il ne s’agit pas d’un brûlot révolutionnaire, d’un tract vindicatif. Non ! C’est écrit en finesse et je vous conseille de lire attentivement les premières pages pour bien saisir le ton de l’auteure et de ne pas oublier que l’anglais est souvent plus concis, plus pince-sans-rire que le français… Un plaisir de lecture évident… Mais vous me connaissez… il m’est venu à l’esprit une question : Pourquoi écrire en 2022 une histoire qui raconte à la fin des années 60 l’émancipation d’une bourgeoise de quarante ans ? Je vous laisse le soin de répondre… Une citation ? Voilà : « Tête droite, et non avachie, Colette se demandait comment se dégager de sa faiblesse et de sa dépendance au sein de sa famille. C’était peut-être le bon moment pour essayer de mincir et d’abandonner ses lunettes. ».

Bonne lecture de rentrée et de transports en commun…

Free Love
Auteure : Tessa Hadley
Editeur : 10/18

www.10-18.fr

Free Love
5.0Note Finale

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