Frankenstein 1918

Comme ce n’est pas la première fois que je chronique cet écrivain, vous devez bien vous douter que j’ai une bonne raison de le faire. Une raison simple : ses livres rejoignent la cohorte des livres dont la lecture vous donne le sentiment d’être intelligent. Il a l’art d’introduire à bon escient et pour votre plaisir des références culturelles et historiques proches de vous.

La date et l’illustration de couverture renvoient à la première Guerre Mondiale… Mais elle s’appelle ici Guerre terminale, a duré vingt ans et a été suivie pour la France d’un protectorat prussien qui cessera dans les années 60. Et bien sûr on retrouve quelques grandes figures de l’histoire que nous avons connue. (Charles de Gaule est resté colonel mais a écrit « Mémoires de Guerre Civile » par exemple, Churchill qui joue un rôle important dans le roman a disparu de l’Histoire officielle…)

C’est Ernest Hemingway qui découvre dans les ruines radioactives de Londres un manuscrit dont il pense pouvoir tirer un bon prix… hélas, cela n’intéresse personne excepté Edmond Laroche-Voisin étudiant en histoire qui voit dans ces pages une tranche d’Histoire incroyable. Et le voilà parti avec la jeune Isabelle et menacé par la Carlingue (les auxiliaires français de la Gestapo), aidé par la Résistance. Parti pour Londres… En fait il y a deux récits. L’un est de Winston Churchill, l’autre de Victor Frankenstein. Pour tenter de mettre fin au plus tôt à la guerre, Winston a l’idée de fabriquer de la chair à canon en utilisant la technique du professeur Frankenstein, de créer des non-nés puissants et insensibles capables de semer l’épouvante et la mort chez l’ennemi…

Je ne vous en dirai pas plus, mais je vous demanderai de vous arrêter un peu sur les pages de « l’exécution » qui met fin à l’activité de Churchill et de vous poser la question suivante : est-ce que la fiction peut être plus dérangeante que la réalité ?

Je vous offre une citation pour le plaisir : « Mais nous ne perçûmes aucune trace de vie animale, pas même un oiseau dans le ciel bas et lourd comme le couvercle pesant sur le spleen de Baudelaire. »

Bonne lecture.

Frankenstein 1918
Auteur : Johan Heliot
Editeur : L’Atalante

www.l-atalante.com

Frankenstein 1918
5.0Note Finale

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