En couverture un profil féminin et un bandeau portant les mots : « Désobéir ensemble à la bêtise du monde ». Je vais, si vous le voulez bien, commencer par une anecdote en apparence seulement un peu éloignée de ce roman. Il y a longtemps, Jean-Luc Godard réalisa un film qu’il voulut intituler « La femme mariée ». Une censure qui n’avait peut-être pas lu Madame Bovary lui dit : si vous gardez ce titre nous interdirons le film. C’est ainsi que l’on pu voir « UNE femme mariée » (c’est moi qui souligne). Je rappelle aussi que, faute d’avoir obtenu les 600 signatures d’élus nécessaires, Alexandre Jardin ne put se présenter à la dernière présidentielle française. L’auteur est aussi très actif sur le plan social dans un rapport à la lecture. Enfin, dernier point, il fait preuve dans ce roman d’une certaine audace puisque le roman est à la première personne et que c’est une femme qui parle… Une femme qui est une grande amoureuse, qui enseigne le français sur le banc des remplaçants, qui se fait violer au début de l’histoire, se retrouve enceinte et cherche qui peut bien l’avoir violée… L’auteur profite des tribulations amoureuses de son héroïne et de la vie de ses deux sœurs pour faire un « portrait » en creux de la France contemporaine et passer en revue ce qui à ses yeux pourrait être corrigé : la bêtise, l’aveuglement administratif, le carriérisme politique, une certaine veulerie et la violence faite aux Gilets Jaunes… Pendant que Kelly Francoeur distribue des gifles, des claques, des mornifles en se prenant, côté langage, pour un dialoguiste célèbre…
Je vous offre une courte citation : « On y a fait l’amour succulemment, avec un zeste d’extravagance. » (nota : je n’y ai pas vu de contrepèterie).
Alexandre Jardin nous prévient en « Avertissement », ce livre sera suivi d’autres dans la même veine.
Bonne lecture…
Française
Auteur : Alexandre Jardin
Editeur : Albin Michel
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