Une fort belle couverture dont je pense le blanc tirera l’œil des éventuels acheteurs. Je suppose que beaucoup d’entre vous connaissent au moins le nom de Primo Levi et qu’un certain nombre en a peut-être étudié une œuvre en classe. Voilà un recueil de nouvelles, le dernier publié, idéal pour les transports en commun et qui devrait plaire. La postface de Marco Belpoliti dit que Levi est un écrivain dilettante, moi je veux bien, mais j’ajouterai un « grand » devant écrivain. C’est le genre d’écrivain qui vous raconte quelque chose de plus ou moins banal ou original, que vous lisez sans vous douter de quoi que ce soit et qui vous laisse en fond de mémoire, en fin de lecture une lourde réflexion en tête. Ce que l’on pourrait appeler un écrivain insidieux. J’ai retenu deux textes pour vous convaincre.
Le texte initial « Le buffet » qui raconte la soirée d’un kangourou dans une soirée mondaine. L’animal s’appelle Innaminka, il est marié et a un enfant. La soirée est pour lui une torture. D’abord un escalier à monter, puis des difficultés à saisir de quoi manger, une envie d’uriner… et cette impression toujours présente que ce kangourou est très proche de nous…
La nouvelle qui donne son titre au recueil. Tout simplement parce qu’elle traite sans « culpabilisme », sans pédantisme de rapports entre humains et de la chaleur que le non respect d’ordre ou d’interdiction produit chez ceux qui profitent de cette humanité.
Je ne sais plus qui a dit : « l’humour est la politesse du désespoir » (Oscar Wilde peut-être), en tout cas vous trouverez de l’humour chez Primo Levi (cf le texte intitulé « État civil ») avec sa manière de raconter la chute du texte concernant sa période militaire. Un humour non consensuel qui stigmatise une certaine bêtise…
Bonne lecture.
Dernier Noël de guerre
Auteur : Primo Levi
Editeur : 10-18
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