J’aimerais bien que l’on me dise, un jour, qui décide des illustrations de couverture chez les éditeurs, en vertu de quoi les choix sont-ils faits ? Là, l’illustration signée Ambroise Héritier a un certain charme en soi mais qui va-t-elle attirer ? Surtout avec un titre qui accroche. La quatrième de couverture a beau me préciser qu’il s’agit du premier roman de l’auteure (jusque-là créditée d’un recueil de nouvelles : Les Poupées de chiffon, même éditeur) je lui trouve un tel fond de vérité – pour avoir quelques années avant elle vécu quelques situations identiques – que je soupçonne ce romanesque de frôler la réalité plus que la vraisemblance. Mais cela importe peu à vrai dire, ce qui compte c’est ce que dit la jeune femme qui raconte ses souvenirs de la vie des ‘étrangers’ et des femmes. Et d’abord cette quête d’identité hors de ses origines qui à un moment ou un autre font tache quand on n’est pas né dans les beaux quartiers ou dans un pays important… quand on venait de la campagne. Quand on se confronte à la culture urbaine… Et ensuite ou plutôt dans le même temps quand on est femme et que ni la religion ni la société n’ont prévu de vous éduquer parce que l’on vous dit « impure ». Si j’osais, je proposerais à des enseignants de français d’étudier ce livre avec leurs élèves. Un groupe pour la langue, un groupe pour la/les société(s), un groupe pour l’Histoire… et une fois les exposés achevés je demanderais à un sociologue de venir faire une synthèse. Peut-être que chacun tirerait profit de l’expérience.
Attention ! Le livre ne s’achève pas à la page 153, sa fin est à la 155 et je vous conseille de lire, voire de relire cette dernière page et de réfléchir à ce qu’elle vous dit.
On attendra la prochaine production de cette auteure avec une grande impatience. En attendant bonne lecture de transports en commun.
Souvenirs en similicuir
Auteure : Nadia Boehlen
Editeur : Slatkine
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