La couverture réussie ne vous dira pas grand-chose de ce ‘roman graphique’ de 188 pages. Premier conseil de lecture : gardez pour la fin de votre plaisir de lecture l’interview de l’auteur présentée au début et illustrée de croquis préparatoires. Plongez-vous directement dans l’histoire. Si vous ne comprenez pas tout tout de suite, cela s’éclaire au fil des pages.
Un seigneur a deux fils : l’un plein d’humanité et l’autre toujours disposé à satisfaire les désirs du père. Le premier quitte le château familial en emportant des cartes du ciel dressées par le sorcier-conseiller de son père. Il sait que le loup blanc qu’il a tué n’est pas celui qu’il aurait dû… Et l’on apprend le sort réservé aux enfants jumeaux de celui qui fut l’amant de sa mère. Le sorcier les a condamnés, elle à être une très vieille femme, lui un homme qui se change en loup (blanc) à chaque pleine lune. Et notre héros va aider le loup blanc et sa sœur à vaincre le mauvais sort.
Vous avez reconnu les principes de base de nombre d’histoires avec sorcier – familles déchirées – tueries – seigneurs et gueux – jeune héros humain. Le récit ne vous surprendra guère. En revanche le rythme des cases et le montage des planches et de l’histoire (qui mêle présent et passé) devraient vous emporter. D’autant plus qu’ils sont soutenus par les états d’âme des personnages qui s’interrogent et réfléchissent à leur sort échappant ainsi au triste et presque habituel sort des personnages de BD menés par ‘l’aventure’. On notera donc une bonne maîtrise du récit, un dessin en accord avec la violence des situations et une mise en couleur proche de l’aquarelle qui donne à l’histoire une tonalité tantôt chaude et violente, tantôt froide. J’ai perçu une différence entre les scènes avec loup blanc ordinaire et celles avec loup blanc particulier, sans doute un effet de mise en page. Deuxième conseil de lecture : laissez reposer après la première lecture puis reprenez pour lire les images, les voir vraiment.
Bonnes lectures.
Snaergard
Auteur : Vincent Wagner
Editeur : Mosquito
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