Une illustration de couverture appropriée et qu’il conviendrait de garder en permanence en tête au fil de la lecture. Une préface intéressante et réussie de Bernhard Echte pour vingt-cinq proses brèves à déguster avec lenteur. Il s’agit de textes retrouvés au hasard des recherches. Je ne saurais dire comment ils étaient accueillis mais le fait qu’ils aient été publiés incite à penser qu’ils devaient plaire. Je pense que les réunir aujourd’hui en volume renforce leur puissance, leur force, évocatrices de carte postale de collection.
Ma première impression a été d’être devant des toiles de Magritte (Walser et lui sont contemporains) et ma deuxième d’entendre des petites pièces pour piano à la manière d’Erik Satie. Et j’en ai conclu – peut-être abusivement – que Walser parvient, en décrivant du banal, du vécu plus ou moins universel, à nous donner à lire ce que nous sommes individuellement. Il écrit à la première personne. Nous tirons de ce qu’il nous offre à lire notre substantifique ‘moelle’. En fait, il nous donne à lire le monde que nous ne voyons plus, ne savons plus voir parce que nous l’habitons.
Conseil de lecture : entrez les textes les plus courts sur votre téléphone et offrez-vous un peu de lecture lorsque vous disposez d’un temps mort. Ce recueil comporte un texte plus long que les autres : Madame Scheer, je vous conseille de le garder pour la fin et surtout de le lire avant les repères biographiques à propos de Robert Walser. Peut-être qu’après lecture de ces ‘repères’ vous aurez envie de relire le texte. Si c’est le cas, il me semble que cela vous donnera une idée de la subtilité, de la finesse de l’écriture de Walser et de la qualité de la traduction. Je ne sais si Walser figure dans les programmes scolaires d’enseignement de langues et de littérature mais je pense que l’on devrait l’y inclure. Au moins pour apprendre à rendre compte d’une observation du monde…
Bonnes lectures.
Retour dans la neige
Auteur : Robert Walser
Editeur : Zoé
Collection : Poche
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