C’est manifestement écrit pour les jeunes mais il me semble que les adultes devraient aussi y trouver leur compte. Et regardez attentivement l’illustration de couverture… elle n’est pas aussi banale et simple que l’on pourrait le croire.
Imaginez une femme, Marie-Joseph Corriveau, qui lasse et excédée d’être battue et violée par son mari se retourne contre lui et le tue d’un coup de fourche à foin (quatre dents) dans la tête. Bien sûr la bonne société de 1763 ne trouvera pas de circonstances atténuantes à cette femme et la condamnera à la pendaison en public et fera exposer son corps dans une cage. Presque cent ans plus tard, la cage est exposée à Montréal. C’est là que le jeune Alexis, un peu simple, et sa sœur Eugénie Lachance, des orphelins, vivent chichement et travaillent. Eugénie est amoureuse de Seamus le constable. Alexis et sa sœur vont voir la cage et Eugenie se sent en communication avec la cage et s’évanouit. Juste avant elle une autre femme de la bonne société a fait de même. Et Eugénie rêve de la Corriveau, découvre son frère somnambule près d’animaux morts, revoit la mort de ses parents. Et la première femme évanouie tue son mari de la même façon que la Corriveau…
Je vous laisse imaginer et découvrir la fin. Je dis bien imaginer d’abord car l’auteur distille les informations avec subtilité au point que nous pouvons penser des choses fausses mais possibles et vraisemblables. On supposera que l’adulte se laissera moins facilement surprendre que le jeune lecteur, mais je n’en suis pas si sûr. En tout cas, je suggérerai d’offrir ce court roman aux jeunes qui n’aiment pas trop la lecture, il me semble capable de retenir leur attention le temps de les faire se poser des questions sur les sujets qui les tarabustent : la vie, l’amour, la mort… Et il va de soi que si vous l’avez lu vous pouvez soutenir la conversation sans passer pour un imbécile rassis aux problèmes des jeunes.
Bonne lecture.
La cage
Auteur : Hervé Gagnon
Editeur : Hugo et Cie
Collection : Hugo Jeunesse
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