Jour J t.16 – Extrait
Jour J est une série concept uchronique bien connue dorénavant, puisque bien installée au fil des trois-quatre sorties annuelles depuis son lancement en 2010. Essentiellement composée de One-Shot (hormis l’exception Septembre Rouge – Octobre Noir) partant à chaque tome d’une nouvelle idée de base : que se serait-il passé si … ? La série connaît des hauts et des bas avec, comme toujours pour ce genre de création à rallonge, des dessinateurs aux styles hétéroclites et des scénarios bien meilleurs que d’autres. Malgré une homogénéité narrative qui devrait être garantie par la stabilité du trio de scénaristes crédités (Fred Blanchard assistant Fred Duval et Jean-Pierre Pécau) pour tous les tomes, il y a des albums bien en dessous d’autres. Principale critique, certaines idées ne sont pas assez exploitées dans l’album qui en découle, semblant simplement survolées tant les implications et les conséquences sont souvent légères.
La couverture (superbe, signée Manchu, comme toutes les couvertures de la série Jour J, quel que soit le dessinateur des pages intérieures) montrant le Titanic arrivant à bon port, sur fond de Skyline peu reconnaissable, résume de façon détournée cet opus. Effectivement l’insubmersible fleuron de la White Star ne heurtera pas d’iceberg dans ce monde-ci, ses passagers survivront à leur croisière transatlantique inaugurale et leurs destins respectifs ne seront pas brisés dans ce »What if ? » qui pourrait sembler basique en s’arrêtant à ce synopsis succinct et à cette couverture Titanesque.
Et bien pour une fois, l’album exploite réellement l’idée, explorant les conséquences sur plusieurs décennies et brossant le portrait d’une toute autre société possible découlant du simple destin d’un homme pas comme les autres. Certes afin de faire tenir quasiment un siècle en 54 planches, les scénaristes usent de nombreuses ellipses, demandant au lecteur un effort d’imagination et d’acceptation pour remplir les blancs, mais leur choix est bien plus pertinent que de montrer ce type de cascade de causalité en 2 pages, vite-fait, à la fin d’un album. Damien revient au dessin pour une deuxième brique de l’édifice »Jour J » après l’honorable »Paris brûle encore », son style propre et direct est bien plus percutant qu’à l’accoutumée. Il se met littéralement au diapason d’une histoire réussie et engendre ainsi l’un des tomes les plus réussis de cette série qui peinait à décoller. Cette »Étoile Blanche » fait oublier le goût d’inachevé après lecture que pouvait laisser la plupart des premiers albums. Enfin !
Jour J tome 16
L’étoile blanche
Série en cours
Dessinateur : Damien
Scénaristes : Duval – Pécau
Éditeur : Delcourt
Collection : Néopolis
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