La couleur de l’eau

Rappelez-vous, je vous ai déjà parlé de cette auteure (chronique de « Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman » 10-18 n° 4906). Ce roman a obtenu le prix Femina étranger en 2015 et, pour moi qui d’ordinaire me méfie beaucoup des ouvrages récompensés, je dois avouer que ces lauriers ne sont nullement usurpés.

De plus le texte en quatrième de couverture a été rédigé avec intelligence et donne envie de lire.

Dave est vigile dans un magasin de chaussures de luxe. Alena est une jeune Russe errant dans Londres sans papiers. Elle tente de voler une paire de chaussures mais Dave, attendri, la laisse partir. Ils se retrouvent, lui l’habitant d’une cité, elle sans logis. Ils vont apprendre à se connaître pendant que nous ferons leur connaissance. Il est mal dans sa peau, elle n’est pas vraiment à sa place et en souffre. Et Kerry Hudson doit aussi écrire de la poésie tant elle excelle à créer d’une phrase une ambiance. Ils sont rougissants ou rosissants, pudiques et timides. Ils nous ressemblent un peu. Bien sûr nous sommes les spectateurs/lecteurs, les témoins de ces moments de vie, les voyeurs peut-être mais nous sommes, je crois, nous aussi attendris. C’est sans doute parce que sous l’histoire d’amour – on ne saurait dire exactement ce qui est le filigrane de l’autre – se cache un portrait de la société. Un portrait par touches subtiles. Prenez le temps de savourer.

Je vous offre une citation qui devrait vous mettre l’eau à la bouche. « Il hissa le sac sur son épaule et la regarda marcher devant lui, la pointe de ses chaussures touchant à peine l’extrémité de son ombre, comme s’il s’agissait de garder une distance de sécurité ».

Bonne lecture.

La couleur de l’eau
Auteure : Kerry Hudson
Editeur : 10-18

www.10-18.fr

La couleur de l'eau
5.0Note Finale

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