Avec une préface subtile de Nancy Huston et une illustration de couverture un peu terne pour mon goût. Subtile parce que disant sans trop en dire et surtout donnant envie de lire. Premier conseil de lecture : lisez la préface, laissez reposer puis commencez à lire très lentement. Pour vous habituer aux images. Mais ne vous laissez ni envahir, ni hypnotiser. Car le rythme est hypnotique. Et c’est de la vraie poésie génératrice d’images – perso – à superposer à celles de l’auteure. Bien sûr vous n’avez pas vécu SA vie mais je crois que vous pouvez entrer dans sa poésie. Parce qu’elle – du moins je pense – lui est à la fois catharsis et distante. Comme si ce qu’elle écrit était à la fois la clé et la porte. Elle ouvre et s’ouvre. Ce qui fait que l’on perçoit ce qu’elle dit comme visible et détaché d’elle. Suis-je clair ? En fait je crois qu’avant d’être femme, écrivaine, artiste, prostituée elle est d’abord un individu/une personne (je ne connais pas de mot ‘neutre’ pour dire qu’on est d’abord ‘soi’). Et c’est de cela qu’elle parle au long de ses poèmes, du premier donné ici Le cycle de la vie, écrit à 13 ans et demi au dernier inachevé et qui conclut Son cycle de vie à elle. Il me semble que ce premier poème devrait être donné à apprendre sans la moindre explicitation aux jeunes filles de son âge. Allez regarder ses toiles et dessins en suivant un moteur de recherche, je me permets pour ma part d’y trouver des ‘échos’ d’une autre femme peintre : Frida Kahlo. Si je m’arrête au dernier mot des quatre utilisés plus haut et me souviens qu’elle voulait indiquer Péripatéticienne sur sa carte d’identité elle me force à réfléchir à son conflit avec les féministes à propos de la prostitution… Deuxième et dernier conseil de lecture : arrêtez-vous quand vous n’entrez plus dans les images et en reprenant feuilletez un peu avant. Une lecture indispensable.
Bonnes lectures.
Chair vive, Poésies complètes
Auteure :Grisélidis Réal
Editeur : Seghers
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