J’espère que vous avez remarqué, Flaubert est seul en couverture – mais cela semble un des principes de la collection – et Louise Colet est en plus petit. Et là rien ne semble justifier ce qui peut ressembler à une goujaterie. D’autant plus que, si j’ai bien lu, c’est la relation amoureuse et épistolaire entre ces deux individus qui est l’objet du livre et non leur production littéraire personnelle. Surtout ne vous étonnez pas de cette correspondance abondante, ces personnes ne disposaient ni de téléphone ni de portable et ce n’est pas pour cela qu’elles n’avaient rien à se dire. Ensuite n’oubliez pas que ces personnes évoluaient dans un milieu artistique où les idées et les mœurs étaient sensiblement différentes de celles des autres gens. Disons-les moins engoncées dans des principes de société. Flaubert n’a pas encore publié de manière conséquente quand il rencontre Louise de dix ans plus vieille que lui mais connue dans le milieu littéraire fort misogyne de l’époque et d’une grande beauté. Ils s’aiment. Mais Gustave est ce que j’appellerai un passionné-tiède, un fougueux qui refuse de s’engager de peur sans doute de perdre sa tranquillité, de devoir partager son bureau et son ‘gueuloir’. Alors que Louise aime avec passion. Et ils vont se déchirer, se retrouver, se déchirer à nouveau jusqu’à ce que Louise soit éconduite. Juste avant la bibliographie en fin de volume, vous trouverez un résumé chronologique de la relation. Je vous conseillerai de le lire deux fois. Une première pour information et la seconde pour peut-être vous défaire d’une impression de misogynie qui s’en dégage. Il me semble que même encore aujourd’hui les aventures amoureuses de George Sand ou de Louise Colet sont plus stigmatisées que celles d’un Chopin ou d’un Flaubert. Profitez de cette lecture pour réouvrir ou revoir Madame Bovary…
Bonnes lectures.
Flaubert et Louise Colet, l’amour en poste restante
Auteur : Joseph Vebret
Éditeur : Écriture
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