Je me permettrai de regretter que plus de la moitié du nom de l’éditeur se perde en couverture dans le fond de l’illustration un peu trop explicite et peu proportionnée pour inciter à feuilleter. C’est dommage, tout comme la présentation en quatrième de couverture de l’auteur et du roman. Pour le roman, tout est dit en onze lignes de ce que vous allez lire… Pour l’auteur, c’est succinct et il n’est pas sûr que la référence aux « Angoisse » du Fleuve Noir soient aujourd’hui très parlante.
Nous sommes je crois dans un ‘exercice de style’ réussi. Andrevon s’amuse et nous piège. En feuilletant ou à la lecture de la table des matières nous avons repéré : une marche nocturne d’un certain Alex Dombrovski, un village d’ombres, des extraits de journal d’un certain Yann Flandrin (c’est le héros principal), un article de presse, une marche nocturne d’un certain Augustin Delambre… Le lien entre tout cela étant établi par le récit de ‘l’observateur’. Par l’auteur. Et à chaque ‘séquence’ nous sommes témoins, acteurs, lecteurs… nous subissons avec comme unique bouée de secours les souvenirs de classiques (Bram Stocker – Peter Cushing que l’on imagine mal enfant). Si l’on pense que Yann Flandrin, que l’on peut imaginer grand et mince, est un individu normal-banal, ce qu’il vit là sort de l’ordinaire et se situe entre parenthèses, mais chacune des marches qui ouvre et ferme cette parenthèse sort elle-même d’un ‘ordinaire’ que les amateurs de fantastique – avec légende – aiment bien. Et ce qui reste en nous de notre enfance où nous aimions tant avoir peur dans la douceur chaleureuse de notre état est à nouveau ‘mordu’ par l’ogre-enfant imaginé par Andrevon… Une ‘belle’ histoire pour s’endormir serein, un mince sourire aux lèvres. Une citation ‘gore’ : « Lorsqu’il embrassa le sol dans le marécage de son sang répandu, Alex Dombrovski était déjà mort, quand bien même sa carcasse remuait encore. ». Du classique, non ?
Bonne lecture.
Un enfant qui mord
Auteur : Jean-Pierre Andrevon
Editeur : Gore des Alpes
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