Madame de X – Daily Passions

Madame de X

La nudité supposable de la jeune femme allongée sur un lit en couverture tirera sans doute l’œil de l’éventuel lecteur, surtout si le X du titre est perçu simultanément comme élément de classification. Vous avez regardé la femme qui, en étant doublement anonyme (X et sans visage visible), vous a intrigué et vous êtes entré dans le livre. Et vous avez continué de lire, d’abord parce que c’est écrit à la première personne… (le Je du lecteur assimile le Je de celui qui parle) et ensuite parce que cela vous parle de notre époque… Et d’une femme divorcée qui a sacrifié une partie de sa vie à ses enfants dont elle a la garde. Devant travailler, elle finit par dénicher un travail en Italie (elle est diplômée de cette langue) dans une librairie (elle est très cultivée). Elle fait la connaissance de Ale, plus jeune qu’elle, qui l’aide en s’occupant des enfants. Puis les deux femmes, suite à une légende racontée par Ale, passent une sorte de contrat. Madame de X devra passer cinq nuits avec cinq hommes différents.

Peut-être vous doutez-vous de ce qui va arriver par la suite, mais il m’étonnerait que vous trouviez exactement. Et cela n’a guère d’importance. D’une part, parce qu’il s’agit de ce que j’appellerai de la littérature honnête : c’est bien écrit et fort plaisant à lire. C’est surtout dépourvu de ces maladresses de style que certains auteurs baptisent « licences poétiques ». Et, d’autre part, parce que l’auteur, bien que masculin, semble comprendre les femmes. Entre nous je ne crois pas que si son personnage principal avait été faux, peu vraisemblable il aurait été édité par une maison d’édition dirigée par une femme. J’ajouterai une dernière raison de lire ce roman et d’y trouver de l’intérêt : Madame de X est une femme qui se bat et ne renonce jamais. On sort revigoré de la rencontre avec cette femme.

Bonne lecture.

Madame de X
Auteur : David von Grafenberg
Editeur : Héloïse d’Ormesson