Une couverture réussie pour une histoire intéressante mais sans surprise. Imaginez une famille paysanne recomposée. Joseph, le père, veuf a un fils aîné, Jacques ; Rose, la mère a une fille, Véronique, d’un père inconnu et le couple donne naissance à deux autres garçons, Louis et Baptiste. Un soir de 1948, après avoir amené leurs bêtes à la transhumance, Joseph viole Véronique, puis Jacques fait la même chose. En 1995, Joseph devenu alcoolique est retrouvé assassiné et peu après Jacques se tue dans un accident de voiture. Et Véronique vient demander à un avocat de la défendre.
Les deux policiers – un homme et une femme – qui vont mener l’enquête découvriront la vie de Véronique. Elle a bien sûr été enceinte à la suite des viols, ses parents ont caché sa grossesse et elle a accouché subissant une hémorragie qui l’a conduite à l’hôpital. Joseph a étouffé le bébé et l’a enterré avec Jacques avant de mettre le feu au vallon. Mais Louis et Baptiste ont vu Joseph partir avec l’enfant… Entre ‘hasards’ et informations, les deux policiers qui se sont retrouvés dans le même lit vont arrêter les coupables dont vous aurez peut-être deviné l’identité avant eux.
Ce roman pose deux questions au moins… La première s’adresse à l’auteur : Pourquoi écrire aujourd’hui une histoire à propos d’une mère célibataire et de ce à quoi elle a pu être contrainte pour vivre ? La seconde s’adresse bien sûr au lecteur : Est-ce que le regard porté sur les mères célibataires aujourd’hui est le même que celui de la fin des années 40 ? Et s’il y a eu évolution cela influe-t-il sur notre lecture aujourd’hui ? J’ajoute pour faire bon poids que je me demande si la liberté de pensée et de mœurs de la policière en 1995 n’est pas un peu audacieuse pour l’époque et normale aujourd’hui ? A lire soit d’une traite, soit lentement en se laissant pénétrer de l’époque.
Bonne lecture.
Le feu dans le vallon
Auteur : Yves Balet
Editeur : Slatkine
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