Le bandeau qui porte l’illustration précise : Le philosophe et le neurologue. Je me permettrai de regretter un petit détail qui fait qu’en centrant le nom de l’éditeur et son point rouge on cache le pied gauche du philosophe… Et je vous signale qu’après lecture de ces promenades-entretiens, pendant un temps au moins vous ne regarderez plus les gens dans la rue de la même façon… Peut-être même vous regarderez-vous, vous écouterez-vous, vous éprouverez-vous marcher. Attention ! Ce livre dépasse sa simple démarche et raisonne en nous. Comme je ne suis ni neurologue, ni philosophe, j’ai d’abord associé ce que je lisais à ce que je connaissais plus ou moins vaguement. Un célèbre : ‘Lève-toi et marche !’, le mot péripatéticien et sa connotation en référence au trottoir, Rousseau en promeneur solitaire et rêveur, faire les cent pas et d’autres références… Et j’ai constaté qu’effectivement la marche facilitait la pensée, la réflexion. Ce que démontre le neurologue… Et bien sûr le philosophe qui reconnaît user parfois de mauvaise foi, pousse la réflexion au plus loin : pense-t-on naturellement ou a-t-on besoin des mots pour penser ? S’il est prouvé que nous pensons en permanence même si selon l’expression consacrée nous ne ‘pensons à rien’ au moment où l’on nous pose la question, il me semble que nous avons besoin des mots pour penser. Et j’ai pensé (!?) à certains travaux d’orthophoniste qui permettent de récupérer ou de créer des zones du cerveau consacrées au langage. Ayant un temps pratiqué le théâtre en amateur je peux vous garantir que la meilleure façon d’apprendre son texte c’est de l’apprendre en marchant, dans le souffle. Peut-être le titre du livre vous a-t-il rappelé une formule philosophique célèbre et m’autoriserez-vous un raccourci : Je marche donc je suis.
Bonne promenade.
Je marche donc je pense
Auteurs : Roger-Pol Droit & Yves Agid
Editeur : Albin Michel
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