Amour monstre

Amour monstre

Peut-être vous souvenez-vous d’une chanson de David McNeil dans laquelle il est question d’un cirque à Buffalo et de quelqu’un imitant Jean Harlow, ou bien d’un film du grand Tod Browning intitulé « Freaks » ou d’un autre de Caro et Jeunet : L’île des enfants perdus. Si ce n’est pas le cas tant pis. Et si par hasard vous ne deviez lire qu’un livre cette année, ne cherchez plus : c’est celui-là qu’il vous faut .

Vous avez compris que les trois références ci-dessus étaient là pour vous mettre dans l’ambiance. Le père c’est Aloysius Binewski qui, lorsque la « foire » dont il hérite à la mort de son père périclite parce qu’il ne trouve plus de monstres à exhiber, décide d’en fabriquer… Avec Lil, son épouse dont il soumet les grossesses à des traitements particuliers (amphétamines, radiations), il donne naissance à sa galerie de monstres… Arturo l’aquaboy nanti de nageoires mais dépourvu de membres, Iphy (Iphigenia) et Elly (Electra) siamoises par les hanches, deux jambes quatre mains compositrices de talent, Oly, naine, bossue et albinos et enfin Chick (Fortunato), normal jusqu’à ce que… Mais pour être monstre on n’en est pas moins humains et les conflits entre ces êtres n’en sont pas moins déchirants. A vous de découvrir ce que l’on pourrait présenter aussi comme l’envers d’un décor… Comme l’autre côté des tableaux d’Edward Hopper. Le tout est servi par une écriture d’une fluidité exceptionnelle – un grand merci au traducteur – et se lit avec un étrange plaisir qui fait parfois oublier la monstruosité des personnages. Sauf erreur c’est Oly qui raconte. On en vient à se poser au moins deux questions : qu’est-ce qu’être normal ? Qu’est-ce qui rend la monstruosité attirante, attrayante ?

Bonne lecture de rentrée…

Amour monstre
Auteure : Katherine Dunn
Editeur : Gallmeister

www.gallmeister.fr

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