Avec sous le titre : « capitalisme, racialisation, féminisme » en guise d’accroche comme si cela était nécessaire avec l’illustration de couverture qui est très explicite. Attention ! Ce titre est générique comme l’illustration et pourtant ce que dit le livre concerne surtout l’île de La Réunion et la France. Mais il n’y a pas contradiction, reportez-vous à une certaine actualité dans certains pays et vous comprendrez. Question : est-ce que ceux qui se sont réjouis du vote de la loi Veil savaient ce qui c’était passé au début des années 60 à la Réunion ? Pendant qu’en France sévissait encore la loi de 1920 interdisant l’avortement – loi que l’on peut comprendre après l’hécatombe de la 1ère guerre mondiale – et qu’était interdite toute promotion et publicité pour la contraception… dans l’île on pratiquait l’avortement et la ligature des trompes par milliers, et souvent sans le consentement des concernées… Il y eut plaintes et procès et condamnations… Mais l’enquête de Françoise Vergès démontre une collusion des hommes au pouvoir décisionnel. Les vrais responsables n’ont pas été inquiétés, ils étaient dans le droit fil d’une mentalité particulière qui considérait la femme racialisée (voir la définition de ce mot par l’auteure) et colonisée-décolonisée-départementalisée comme quantité négligeable. Françoise Vergès pousse son analyse jusqu’aux débuts des colonisations…
Vous avez compris qu’il s’agit d’un livre de fond à partir d’un cas précis et devez le lire en pensant au fait qu’un peu partout dans le monde le droit à l’avortement, le droit des femmes à disposer librement de leur corps est régulièrement battu en brèche. Imaginez simplement ce que recouvrent comme idée les deux expressions que vous venez de lire… « Le droit à… » . Je crois qu’il y a là matière à exposés « scolaires » et à débat organisé…
Bonne lecture, je ne vous précise pas où, vous trouverez seul.e.s.
Le ventre des femmes
Auteure : Françoise Vergès
Editeur : Albin Michel
Collection : Espaces Libres
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