Avec une couverture sombrement illustrée à l’exception de deux taches oranges, une pour Dream et l’autre pour fond d’une statue de la liberté cernée par un « New York Made in France ». Une série inaugurée par ce roman dont l’auteur donne des cours à Science Po Paris. Allez tout de suite en fin de volume découvrir la playlist de l’ouvrage et confrontez-la à votre discothèque… et lisez en écoutant (il y en a pour tous les goûts des amateurs de jazz et même l’intrusion d’un célèbre rocker, le révérend père Richard Penniman…).
Parce que son oncle, mauvais joueur de blues, lui a dit qu’il avait l’étoffe d’un grand jazzman, Clyde Morton abandonne son Alabama natal et sa petite amie enceinte pour Harlem. Il ne sera pas le trompettiste que Miles Davis pourrait redouter mais son talent de puncheur et son insensibilité le font devenir garde du corps de M. O, chef de gang et pourvoyeur de marijuana. Devenu Viper, Clyde prendra vite du galon pour être chef des ventes de l’herbe. Il se refusera toujours de vendre de l’héroïne avec comme exemple la mort de Charlie Parker, avec l’idée que la poudre tue le jazz. Il tombe amoureux de Yolanda – Yoyo pour les intimes – et fait tout pour la protéger. M. O est tué et son empire est « partagé » entre ses héritiers dont un flic ripou. Le temps passe et voilà qu’apparait un jeune homme qui s’avère aussi talentueux et insouciant que Clyde à ses débuts, il est embauché. Yoyo et Clyde vivent ensemble mais ce dernier à un doute quant à la fidélité de sa compagne.
Je ne peux vous en raconter plus, mais je peux vous dire que cela se lit très vite et avec plaisir, que l’on en arrive à oublier la couleur de peau des personnages au point que l’auteur doit nous rappeler régulièrement qu’elle est pour eux un handicap particulier au milieu des blancs. En fait tout se passe un peu comme s’il y avait une fatalité, un fatum engendré par la naissance…
Bonne lecture.
Viper’s dream
Auteur : Jake Lamar
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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