Pike

Pike

Il s’agit d’une nouvelle collection de roman « noir » et à travers ce numéro 0 je peux vous dire que c’est du noir de chez noir et la petite phrase d’Olivier Marchal qui a acheté les droits de ce roman en vue d’une adaptation cinématographique : « Benjamin Whitmer c’est Shakespeare qui aurait baisé avec Ellroy ! » est fort juste.

L’histoire semble intemporelle mais si vous lisez bien vous trouverez une information précise de l’époque à laquelle se déroule l’action – 15 ans avant la fin du XXe siècle. Elle met aux prises un flic hyper corrompu et voyou (Derrick) et un ancien du Vietnam qui n’a jamais retrouvé sa place dans la société des États-Unis (Ronald Pike). Pike récupère Wendy, la fille de sa fille – junkie et prostituée – qui vient de mourir d’une overdose. Il se reproche d’avoir abandonné sa fille quand elle était petite et va chercher à savoir comment elle est morte exactement. Derrick sait qu’il doit éliminer tous ceux qui savent ce qui s’est produit exactement. Wendy et Pike s’apprivoisent. Pike flanqué de son ami Rory un jeune boxeur qui a fui sa campagne après la mort de ses parents et de sa sœur part à la recherche d’informations sur la mort de sa fille. Il embauche pour l’aider un certain Bogey – junkie et petite frappe. Derrick d’un côté, Pike de l’autre les deux hommes n’hésitent pas un seul instant à se servir d’une arme – à un moment Bogey dit : « Je suis un homme libre je sais me servir d’une arme. » Progressivement on apprend à connaître les protagonistes. On s’attache un peu à Wendy, Rory et Pike… difficile d’apprécier Derrick et ceux qui lui sont proches pour la simple et bonne raison que l’on suit le discours et la démarche de Pike. Vous devinerez la fin avant d’y parvenir. On peut y voir une version optimiste de la fin du film de John Huston « Asphalt Jungle ». Et c’est heureux car l’ensemble est d’une rare violence. De cette violence moderne qui ne s’embarrasse d’aucun considération morale et tue pour tuer parce c’est la loi du plus fort, la loi de la jungle qui s’impose. Avant de vous laisser une petite citation je vous recommande de faire attention aux titres des chapitres, il s’agit de phrase tirées (aléatoirement ?) dudit chapitre, parfois entières, parfois coupées, cela produit un certain effet.

Citation : « La liberté est une chose pour laquelle les Français ont une histoire. Et dont les merdeux dans ton genre ont jamais rien eu à foutre… »

Bonne lecture.

Pike
Auteur : Benjamin Whitmer
Editeur : Gallmeister
Collection : Neo noir

www.gallmeister.fr

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.