Petit enfer dans la bibliothèque

Petit enfer dans la bibliothèque

Le rouge de la couverture attirera sans doute l’œil du lecteur potentiel et la quatrième de couverture l’incitera à l’achat… Je parle du lecteur anglo-saxon bien sûr… car il n’est absolument pas certain que le lecteur francophone – malgré une excellente traduction – goûte et comprenne toutes les subtilités du texte.

Si le francophone peut apprécier qu’un personnage s’appelle Q Q Lapraline ou qu’IGN soit traduit par Inspection Générale des Niaiseries, il me semble moins certains qu’il savoure le nom que se donnent les généticiens du dimanche : les Gènes Hackmen.

Thursday Next (Jeudi Prochain) qui boîte et subit un sort qui affecte sa mémoire se verrait bien diriger les Opérations Spéciales qui, supprimées, sont sur le point d’être restaurées. Hélas c’est Phoebe Soutif – plus jeune et ambitieuse – qui les récupère. Thursday se voit confier la direction des bibliothèques du Wessex dont la fermeture est proche. L’ennemi Goliath est toujours présent et jongle avec le temps. Thursday a une semaine pour tout résoudre, et c’est le temps qui reste à Friday (Vendredi Prochain), son fils, avant qu’il ne tue un homme et fasse de la prison. Quant à Tuesday (Mardi Prochain), le génie, fille de Thursday, elle doit protéger une cathédrale du châtiment divin d’un dieu de colère et de vengeance. Vous avez compris, c’est toujours le même monde nonsensique, dans lequel Alice à la poursuite de Jonathan Swift à travers les décors d’Escher rencontre les Monty Python admirant « Hellzapoppin ».

Je vous offre deux exemples : « Notre propre dimension avait pour code ID-11, et elle était la seule à posséder la diphtérie, David Hasselhoff et les Français, sujets de ricanements sans fin de la part du reste du multivers. »

« La Congrégation de la Défenestration Perpétuelle était un petit ordre monastique dont les membres se jetaient par la fenêtre de leur abbaye deux fois par jour après la prière – la raison de cette étrange coutume restait mal connue. L’ordre avait fourni au théâtre et à l’industrie cinématographique maints cascadeurs pendant plus de soixante-dix ans. Attraction touristique majeure trois siècle durant, la communauté religieuse aurait perduré jusqu’à nos jours si un déménagement conçu en dépit du bon sens au huitième étage d’un immeuble n’avait provoqué son anéantissement en moins d’une heure. »

Bonne lecture, en sirotant un quinze ans d’âge au moins…

Petit enfer dans la bibliothèque
Auteur : Jasper Fforde
Editeur : Fleuve

www.fleuve-editions.fr

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