Pensées sans penseur

Pensées sans penseur

Oui, j’ose à nouveau refaire le coup de la chronique double. Mais vous avez remarqué, même auteur, même éditeur, n’est-ce pas un argument suffisant ?

Premier conseil : (important) je ne saurais trop vous recommander de commencer par Pensées sans penseur. Au moins parce que c’est le plus ancien, un peu antérieur à 1995. Le second date de 2013.

Et surtout parce que Pensées sans penseur analyse les rapports entre la psychanalyse freudienne et le bouddhisme. Le rapport entre les façons de penser orientales et occidentales. Non, non il ne s’agit pas d’un vulgaire contresens et si vous prenez le temps d’observer l’imagerie orientale – les monstres, par exemple – il m’étonnerait que vous ne trouviez pas de ressemblances entre nos dragons et les leurs… Les mondes de Bouddha présentés ici par Mark Epstein dans La Roue de la vie ne peuvent pas ne pas trouver d’échos dans nos visions du Paradis, des Enfers. Et puis on sait bien que Freud s’est intéressé à l’orient au moins par le biais de son ami l’écrivain Romain Rolland. Il ressort de tout cela que notre névrosé occidental aurait bien besoin de s’adonner un peu à la méditation (voir ici même la chronique du dernier numéro de « Question de… ») et que nos thérapeutes de l’esprit s’intéressent un peu plus et/ou un peu mieux à la philosophie bouddhiste. Il ressort aussi le fait qui justifie le titre. Je vous le livre tel que je l’ai compris : les maîtres bouddhistes ne livrent pas une pensée qu’adopteraient les disciples séduits, ils « délivrent » les pensées des disciples, ils ne donnent pas des pensées, ils font penser. On aura compris que cela fait prendre conscience de soi. Une fois la lecture de ce livre achevée, attendez au moins un jour ou deux et entrez dans Se libérer de la souffrance.

Attention ! Il n’est pas question de souffrance physique, de douleur… (mal de dent ou entorse) ou de ces maux que traitent certains charlatans. Il s’agit de souffrance psychique… Et vous retrouverez au cours de votre lecture un des psychanalystes souvent cité dans Pensées sans penseur : D.W. Winnicott. Ce psychopédiatre anglais a utilisé des éléments du bouddhisme pour mettre en évidence la psychologie des enfants et manifestement avec succès. Si de votre côté vous avez bien compris, intégré, assimilé Pensées sans penseur, la lecture de ce dernier livre de Mark Epstein vous sera d’une très grande facilité et vous comprendrez, qu’une fois déterminée l’origine ou la cause de votre souffrance, vous pourrez non vous en guérir mais, en la considérant autrement, vous en libérer, faire qu’elle ne vous soit plus un poids. Comme une petite histoire ou un bon dessin vaut mieux qu’un long discours, voici un petit conte : Dans un petit village une jeune femme qui venait de voir mourir son enfant, se lamentait et trimbalant le corps avec elle demandait à tous de lui dire où elle pourrait trouver un médecin. Bien sûr personne ne pouvait lui en indiquer un… mais quelqu’un la prit en pitié et lui montra le chemin vers un sage. Et le sage lui dit « Reviens me voir avec trois graines de moutarde issues d’une maison où il n’y a pas eu de mort… ». La jeune femme bien sûr ne put trouver les trois graines mais progressivement elle se libéra de son fardeau. Édifiant, non ?

Peut-être au bout de vos lectures arriverez-vous à une conclusion identique à la mienne. Le vieil adage grec : « Connais-toi toi-même » est toujours et partout d’actualité et l’humain est humain partout.

Bonnes lectures à votre rythme et n’oubliez pas les préfaces, respectivement du Dalaï-Lama et du Dr Christophe Fauré.

Pensées sans penseur & Se libérer de la souffrance
Auteur : Mark Epstein
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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