La maison de terre

La maison de terre

Il doit bien y en avoir parmi vous, lecteurs, qui connaissent Woody Guthrie, l’auteur de This land is your land, celui avait inscrit sur sa guitare « Cette machine tue les fascistes ». Sinon il vous reste à regarder dans les bacs de la médiathèque la plus proche.

Avant de vous parler du contenu de ce livre je dois vous parler de son titre. En anglais le roman s’intitule « House of Earth »… si j’ai bien lu mon vieux dico Français/Anglais ce Earth n’est pas de la terre dont on fait des briques séchées, ce serait plutôt le globe, la Terre. Cette précision pour vous donner une idée du niveau symbolique du livre. Rappelons comme le disent les préfaciers-responsables de cette édition (Johnny Depp & Douglas Brinkley) que Guthrie aurait voulu que cela devienne un film et que c’est longtemps demeuré dans des tiroirs. Cela raconte la vie des fermiers/métayers que le Dust Bowl (nuage de poussière) a privés de terres arables. Une des conséquences de la politique de culture extensive qui privilégiait les immenses surfaces et supprimait la végétation qui maintenait la terre au sol. Tike et Ella May vivotent chichement sur des terres louées et habitent une très médiocre maison de bois qui menace de s’écrouler. Ils rêvent tous les deux d’une maison en dur. En pisé comme Woody Guthrie aurait voulu qu’on aide à en construire. Il a découvert ça chez les indiens Hopis… Ella May accouche d’un garçon alors que le propriétaire des terres refuse de les leur louer à nouveau et les transforme en métayers… ce qui les rend plus pauvres encore. Le texte se partage entre les passages dialogués – Tike, Ella May et Blanche la sage-femme – qui sont maladroitement rendus en français « patoisant » et un argot étrange et peu recherché à défaut d’être réaliste – il m’étonnerait que Tike ait entendu parler d »allouf » pour dire allumette – et les passages descriptifs en prose poétique fort bien rendus. L’ensemble est prenant et dense et l’on entend bien l’écho de la voix revendicative du chanteur. Il faut se laisser porter… Le tout est complété par une bibliographie, une discographie sélectives et une chronologie. Petite et dernière remarque, si l’on considère que ce livre a été écrit à la fin des années 40 on peut être surpris de trouver en exergue une citation d’un texte de Bob Dylan qui ne rencontre Woody qu’en 1961.

Bonne lecture.

La maison de terre
Auteur : Woody Guthrie
Editeur : Flammarion

www.editions.flammarion.com

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