La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi…

La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi…

Deux en une, je récidive… Lorsqu’on lui demandait si elle allait écrire une suite à « La lettre qui allait…  » Rachel Joyce disait « que ce ne serait pas le cas ». Et puis, alors qu’elle avait entamé un autre roman, la suite lui est venue comme naturellement. Avant d’aller plus loin une petite question : pourquoi changer de traductrice ? et pour la même auteure et les mêmes personnages centraux ?

J’ai pris la peine, par simple curiosité, d’aller voir dans un vieil Harrap’s si « Fry » avait un sens en français… Et bien oui et le sens de Fry est totalement en accord avec le contenu du roman, Étonnant, non ? Cela signifie « Fretin » et est associé à « menu » et s’apparente à « Petites gens »…

Le couple Maureen et Harold ne fonctionne plus depuis bien longtemps et voilà que ce mardi arrive une lettre de Queenie Hennessy qui annonce qu’elle est en train de mourir d’un cancer. Harold est très ému et rédige une réponse très maladroite qu’il décide d’aller poster sur le champ. Mais il rencontre une jeune femme qui lui parle de « marcher pour sauver » et lui vient l’idée de rejoindre Queenie en marchant jusqu’à l’hospice. Et le voilà parti. Il va parcourir 627 miles en 87 jours, jalonnant son parcours de cartes postales à Queenie, de conversations téléphoniques (?!) avec Maureen. Il réalise son odyssée sans être équipé pour… mais rencontre des gens (des petites gens) sympathiques et surtout renoue progressivement avec son passé. Ainsi on peut dire qu’Harold, qui au début a tout de Bartleby (celui qui n’ose jamais rien), finit réconcilié avec la vie. Si vous ne l’avez pas lu lorsque ce livre est sorti, c’est le moment. Car même si je pense que l’on peut lire l’un sans avoir lu l’autre, l’impact de l’un sur l’autre est tel que les lire dans l’ordre : Harold puis Queenie renforce leur puissance évocatrice. Si vous connaissez les photographies de Martin Parr (voire Diane Arbus ou Robert Franck) ou si vous avez vu le film de David Lynch dans lequel un père part retrouver sa fille à bord d’une tondeuse à gazon, vous pouvez vous faire une idée des « petites gens » dont il est question.

Pour ce qui est de Queenie, le sous-titre est « Tout ce qu’elle n’a pas pu dire à Harold Fry » et c’est une cancéreuse en phase terminale qui raconte en écriture sténographique tout ce qu’elle a vécu depuis sa rencontre avec Harold par le biais de son embauche comme comptable dans la brasserie où il travaillait comme représentant. Elle raconte en même temps comment est perçue autour d’elle la marche d’Harold… Elle explique ses rapports avec David, le fils d’Harold et Maureen, son rapport avec cette dernière et comment elle s’est sacrifiée…

Encore une fois c’est très dense, la maladie influant fortement sur le rythme des confidences. Mais ce n’est jamais, pour mon goût, mélodramatique, cela reste une histoire de « petites gens » simples (même si Queenie a un bon niveau universitaire) confrontés à des situations qui les poussent à des actes un peu exceptionnels.

Vous pouvez emporter cette lecture en vacances, mais ne la faites pas goulûment, savourez, prenez le temps. Maureen, Queenie et Harold méritent bien ça.

La lettre qui allait changer le destin d’Harold Fry arriva le mardi…
Auteure : Rachel Joyce
Editeur : XO

La lettre de Queenie
Auteure : Rachel Joyce
Editeur : XO

www.xoeditions.com

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