La langue d'Altmann

La langue d’Altmann

J’aurais bien aimé me contenter pour chroniquer ce livre d’une seule citation. Par exemple celle du texte de la page 91 intitulé « L’histoire tragique et abrégée du barbier d’Auschwitz ». Mais cela aurait pu passer pour de la provocation… Alors reprenons une activité normale et commençons par un bon conseil. Je sais que certains d’entre vous profitent des vacances pour faire ce que le reste de l’année ils ne peuvent faire : lire. Mais pour ce livre attendez la rentrée… Pourquoi ? Parce que je pense que c’est un livre qui dynamise… parce qu’il a tendance à révolter le lecteur.

Si vous observer la couverture vous pourrez y voir un jeune garçon sur fond blanc (neutre ?) tenant une Winchester dans les mains et souriant à belles dents. Je vous laisse trouver une signification particulière à cette image… Pour moi elle rend compte du livre qui est constitué de 25 textes inégalement répartis sur 267 pages. Le plus court celui de la page 91 fait une page et le plus long – le dernier – commence à la page 197 pour s’achever à la 278… Peut-être pour confirmer l’impression que vous laisse la couverture, l’auteur a mis en exergue du livre un bout de phrase de Julia Kristeva :  » … de plus en plus sec, précis, fuyant la séduction pour la cruauté… » Et vous savez que vous allez lire des textes d’une rare densité, d’une exceptionnelle « méchanceté ». Le texte qui donne son titre au recueil n’apparaît qu’en troisième position et heureusement. Les deux qui le précèdent ne sont pas moins violents mais ils sont racontés de manière plus douce. Vous m’excuserez de ne rien en dévoiler… D’une part, en dire quoi que ce soit vous en ferait perdre les chutes et, d’autre part, leur violence est inscrite dans un quotidien relativement banal. Le fait que l’auteur tire ces morceaux choisis d’une réalité sans relief ajoute à leur violence, à l’ironie cruelle.

Vous avez compris, c’est le genre de livre à lire non seulement au compte-gouttes mais à abandonner parfois pour mieux le supporter. (N’oubliez pas que les personnages de ce livre sont des humains, comme vous et moi).

Bonnes lectures.

La langue d’Altmann
Auteur : Brian Evenson
Editeur : 10-18

www.10-18.fr

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