La dévoration

La dévoration

La quatrième de couverture, en l’espace de quatre paragraphes, ne peut que vous inciter à l’achat de ce livre. De plus et vous le remarquerez d’entrée, il est indéniablement bien écrit et ce aussi bien côté intrigue que côté style. Mais attention, vous ne plongerez pas tout de suite dans l’histoire du Japonais cannibale.

Vous aurez d’abord droit à la présentation de l’homme et de l’écrivain Nicolas Sevin dont l’éditrice voudrait qu’il se renouvelle parce que même s’il rencontre un succès certain il écrit comme beaucoup d’autres toujours le même roman dont des critiques disent qu’il est une incitation au meurtre. Vous lirez aussi l’histoire de la dernière famille d’exécuteur des hautes œuvres, de bourreau mais vous ne saurez que vers la fin ce qui justifie leur présence dans ce roman. Vous découvrirez les rapports de l’homme Nicolas avec les femmes et enfin vous le verrez prendre littérairement possession de l’histoire d’Hojime Morimoto. Et vous comprendrez le double sens du titre. La quatrième de couverture nous dit : « …Nicolas d’Estienne d’Orves, nous donne, avec la Dévoration, son livre le plus personnel et le plus dérangeant. » Je veux bien reconnaître que certains passages sont très perturbants peut-être parce qu’ils présentent des fantasmes que l’on rencontre souvent en littérature (rapport au père, au sexe) et qu’on peut les reconnaître. Mais je suis assez surpris que l’on établisse un lien « personnel » entre ce roman et son auteur. Pourquoi ? parce que le sujet m’en semble parfaitement artificiel. Parce que l’on a droit à ce qui ressemble à de l’exercice de style précieux (en voilà deux exemples : « Tous les sentiments semblent passés à la laine de verre. Pas de gras. » et « J’en avais gros sur la roseval. »). Et je me permettrai de reprocher à monsieur Nicolas d’Estienne d’Orves un ton germanopratain (pour Saint-Germain-des-Prés) qui fait un peu dépassé et suffisant avec son côté péremptoire…

Mais je pense que nombre de lecteurs devraient y trouver leur compte…

Bonne lecture.

La dévoration
Auteur : Nicolas d’Estienne d’Orves
Editeur : Albin Michel

www.albin-michel.fr

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