Des hommes sans femmes
Sept nouvelles, sept portraits en creux d’hommes. La nouvelle qui donne son titre au recueil est la dernière. On notera que les deux premiers textes font références à deux chansons des Beatles. Un recueil idéal pour les transports en commun.
Attention, n’allez pas croire que l’écriture de Murakami est banale. Pour arriver à un dépouillement clinique de ces portraits tout en vous donnant l’impression que ces hommes et ces femmes sont attachants malgré la façon dénuée de sentimentalisme, de pathos dont il en parle, il faut un sacré travail d’écrivain – la traduction en semble remarquable. De plus on peut avoir le sentiment que l’écrivain a fréquenté ceux dont il parle et penser que rien n’est moins sûr tant il parle d’eux comme bien étrangers à sa vie. Je vous laisse comme d’habitude découvrir les textes au hasard et à votre gré, mais je voudrais vous parler de celui intitulé « Un organe indépendant ». Le personnage principal en est un docteur responsable d’une clinique qui fréquente le même club de sport que l’auteur. Ils finissent par entretenir une relation d’amitié. Le docteur est ce que chez nous nous appelons : un homme à femmes. Il entretient avec les femmes une relation particulière dépourvue de sentiments, mais plaisante et sexuelle. Il a la chance de disposer d’un secrétaire talentueux qui jongle avec les rendez-vous. Hélas, si l’on peut dire, le docteur tombe amoureux d’une femme mariée et plus jeune que lui et lorsqu’elle le quitte et abandonne son mari et son fils, il en perd le sommeil et le manger jusqu’à en mourir. L’histoire est racontée par l’écrivain qui nous relate ce que le docteur, puis son secrétaire, lui en disent. C’est poignant. Et le plus surprenant est que l’on croit au comportement excessif du docteur. Un peu comme si nous le comprenions ou l’avions, nous aussi, vécu…
Bonne lecture.
Des hommes sans femmes
Auteur : Haruki Murakami
Editeur : Belfond
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