Cris et craquètements

Deuxième volet d’une trilogie sur l’Espagne contemporaine – le premier s’intitule Les papillons étrangers. On regrettera que l’illustration de couverture soit si peu lisible, si peu attrayante.

Deux confrontations animent cette pièce. L’une se déroule en Espagne, l’autre en France mais elles ont toutes deux la même base. C’est-à-dire l’homosexualité féminine dans sa révélation. Et l’on dira comme support la vieille opposition mère-fille. En Espagne, Pilar décide de vivre avec la femme qu’elle aime et bien sûr affronte Gregoria, qui ne peut comprendre. C’est une question de société et d’éducation. En France, Jacqueline Duchamp refuse de monter la pièce où il serait question de l’homosexualité de Pilar – l’action se déroule pendant que dans la rue les gens manifestent contre le mariage pour tous. Et Camille, sa fille, qui joue Phèdre à la Comédie Française vient lui annoncer qu’elle est amoureuse de sa partenaire et qu’elle veut vivre avec elle.

Premier point, on notera une certaine audace devant cette idée de « traiter » un tel sujet au théâtre et ne venez pas me parler de L’Escalier ou de La cage aux folles puisque c’est plus sur le refus ou l’acceptation de cette homosexualité que sur les rapports entre deux homosexuels que porte la pièce. Deuxième point, on remarquera que Camille et Jacqueline jouent en alexandrins comme dans du Racine, là aussi l’exercice est assez audacieux. Enfin, imaginez simplement qu’il n’y a en scène que deux comédiennes pour jouer deux mères et deux filles… on pensera que pour faciliter l’exercice la même joue une mère et une fille…

Si le titre vous rappelle Cris et chuchotements sachez que ce sont les cigognes qui craquètent… et qu’elles font ici figures d’observatrices, commentatrices.

Cris et craquètements
Auteure : Monique Caminade
Editeur : Harmattan
Collection : Théâtres

www.editions-harmattan.fr

Cris et craquètements
5.0Note Finale

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