Courrier des tranchées
Étrange hasard que celui qui fait qu’un roman publié dans sa langue originale (néerlandais – flamand) en 2011 ne paraisse en langue française qu’en 2015, comme si la Flandre était une lointaine contrée. Étrange aussi que ce livre qui traite à sa façon de la première guerre mondiale ait été édité avant « la fièvre éditoriale » de 2014 et n’arrive dans nos vitrines francophones qu’en 2015. Tout cela aurait tendance à le rendre sympathique.
L’histoire concerne de jeunes Anglais de milieu fort modeste et les confronte à la première guerre mondiale. John Patterson, « orphelin » de mère et dont le père est facteur, est un amoureux de la littérature anglaise (Milton, Keats, Thackeray). Martin Bromley dont la mère est fragile mais résistante et dont le père est alcoolique, son meilleur ami, ne rêve que de combattre les Allemands. Martin ira même jusqu’à essayer de se faire arrêter sachant que les jeunes arrêtés sont envoyés sur le front. Martin, qui bien sûr ne sait rien de ce qu’est la guerre, semble l’imaginer comme un jeu, un moyen d’être considéré comme un homme. John n’en sait pas plus mais ses lectures ne l’ont pas poussé à rechercher la violence. Martin finira par partir et John apprendra par son père qui les distribue la forme et les mots des courriers qui annoncent aux familles le décès des soldats… En découvrant un courrier non distribué par son père et envoyé par Martin, John s’engagera à son tour.
Je ne vous en dirai pas plus sur le sort que l’auteur réserve aux deux jeunes gens. D’une part, il me semble anecdotique par rapport au sujet et, d’autre part, la vie des personnages secondaires a autant d’importance dans la mesure où elle donne à lire la guerre dans toute son horreur.
Si par « malheur » vous n’accrochiez pas dès les premières pages – ce qui m’étonnerait – faites un effort, passez outre, allez plus loin… laissez les personnages vous devenir familiers…
Bonne lecture.
Courrier des tranchées
Auteur : Stefan Brijs
Editeur : Héloïse d’Ormesson
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