Un parfum d’Europe en Amérique du Nord ?
Ne cherchez plus, vous êtes dans la ville de Québec ! Rien à voir avec les grandes villes de ce coin-là du monde, ici on n’est pas à Montréal ou à Toronto. Les petites ruelles pavées en témoignent, ainsi que les terrasses de café, les vieux bâtiments, l’histoire que l’on respire partout… Le Vieux-Québec, élevé au rang de joyau du patrimoine mondial par l’UNESCO depuis 1985, est notamment un point fort d’une visite de la ville, mais elle a aussi beaucoup à offrir en dehors des fortifications. Nous n’avons que trois jours disponibles pour tout faire et d’entrée nous sentons que ce ne sera pas assez et que nous aurons envie de rester plus. On va faire du mieux qu’on peut !
Idéalement logés au magnifique hôtel Manoir Victoria au cœur du Vieux-Québec, nous démarrons tout naturellement notre tour par ce quartier historique. De ruelles en petites places, d’églises en basiliques, de magasins de souvenirs en cafés aux terrasses accueillantes, on se sent tout de suite bien ici. Peut-être est-ce parce qu’il y a comme un air de famille avec notre vieux continent ! On trouve même une petite rue où des artisans exposent à la vente leurs œuvres, comme à Montmartre ! Et puis nos pas nous portent devant l’imposant Château de Frontenac, qui semble dominer le Vieux-Québec de toute sa hauteur, ainsi perché sur le Cap Diamant avec vue plongeante sur le fleuve en contrebas. Construit à partir de 1892, ça a toujours été un hôtel, construit par les compagnies ferroviaires canadiennes, et non pas un château au sens propre. Il y a de l’animation devant, avec des musiciens de rue et une foule de badauds qui déambulent le long de la promenade Dufferin, aujourd’hui entrecoupée de fouilles archéologiques.
Depuis le château, il est possible de descendre dans la basse ville, dans un quartier nommé Petit Champlain, près du vieux port. Deux options s’offrent au visiteur : une flopée d’escaliers ou un funiculaire. Les escaliers n’étant pas forcément pratiques avec une poussette, nous optons pour le funiculaire qui nous emmène en bas en quelques minutes. C’est dans le quartier du Petit Champlain que l’histoire de la ville prend sa source et notamment sur la place Royale, où Champlain avait fait construire sa première habitation en 1608. Même si les bâtiments ont tous été restaurés, on sent bien qu’ils ne datent pas d’hier et ce côté historique donne tout son cachet à l’endroit. Aujourd’hui c’est un quartier vraiment agréable, avec ses rues piétonnes et ses boutiques d’artisans, ses musées, ses bâtiments historiques, sans oublier les meilleures tables de la ville. Debouts dans la rue, on se régale ici d’une sucette d’érable faite devant nous : on fait couler du sirop d’érable chaud sur un lit de glace, le sirop durcit et on le roule autour d’un bâton pour en faire une sucette. Pas facile à manger car ça fait des fils mais qu’est-ce que c’est bon ! Une bonne dose de sucre pour attaquer la balade ! D’autant qu’il pleut et qu’il fait froid ce jour-là, alors ça fait du bien ! L’érable, c’est toute une histoire au Québec, on en trouve partout, sous toutes les formes. Près de là il y a d’ailleurs les Délices de l’Erable qui regroupe sous le même toit un musée sur l’érable, une boutique et un bistro proposant des bonnes choses préparées à base d’érable. Nous n’aurons malheureusement pas le temps de nous y attarder.
Mais Québec, ce n’est pas seulement la vieille ville contenue entre les fortifications, il y a aussi toute une ville à explorer hors les murs. Accompagnés d’une sympathique guide de l’office du tourisme, nous allons voir d’abord la Citadelle, près de la porte, véritable dédales de fortifications que nous parcourons en voiture. De là nous pénétrons dans le parc dit des Plaines d’Abraham, ou le Parc des Champs-de-Bataille de son nom officiel. Lieu d’affrontements des empires français et anglais, c’est ici que s’est joué le sort de la ville en 1759. Comme Central Park à New York ou Hyde Park à Londres, c’est aujourd’hui un véritable poumon au coeur de la ville qui offre, étendu sur plus de cent hectares, des possibilités de balade, des terrains de sport, des monuments commémoratifs, des expositions, des fêtes, des jardins. Le Jardin de Jeanne d’Arc, notamment, vaut le détour avec ses aménagements floraux à la française, surtout en cette période d’Halloween vu qu’il se voit décoré de mille et une citrouilles et autres sorcières ou fantômes. Non loin de là se trouve le musée national des beaux-arts du Québec.
Niveau musées, Québec n’en manque pas, mais c’est nous qui allons manquer de temps. Nous nous décidons pour le Musée de la civilisation qui offre ces jours-là une magnifique exposition sur la musique, intitulée « Quand l’Afrique fait vibrer les Amériques » (visible jusqu’au 31 mars 2011). On y découvre l’influence de la culture musicale africaine sur toutes les musiques populaires contemporaines, à l’aide de séquences vidéo, d’extraits d’entrevues, d’explications sur le rythme et d’objets mythiques. C’est une balade musicale vraiment captivante qu’on nous propose là. Les autres expositions sont très bien également, notamment celle sur les 7 péchés, « Quand le musée parle au diable! », où des conteurs mettent en scène les sept péchés capitaux en s’inspirant d’objets du musée.
Nous avons fait encore trois excursions en dehors de la ville, à savoir la chute de Montmorency, l’aquarium de Québec et le Canyon St-Anne. Profitant d’une éclaircie dans le ciel pluvieux de la ville, nous nous mettons en route, direction la chute de Montmorency, à une quinzaine de kilomères du centre-ville. Cette chute d’eau, haute de 83 mètres soit 30 de plus que les fameuses chutes du Niagara, se trouve dans un parc enchanteur fait de sentiers et de belvédères d’où l’admirer. Une agréable promenade sur un plancher en bois mène du manoir Montmorency au pont suspendu d’où la vue est magnifique, sur la chute en elle-même mais également sur le fleuve St-Laurent et sur l’île d’Orléans. Des escaliers panoramiques le long des falaises des deux côtés du pont permettent des vues différentes et un téléphérique relie la base au sommet de la chute. Bref, un incontournable pour toute visite à Québec. Nous n’avons pas eu du beau temps, donc nous n’avons pas pu profiter pleinement des possibilités de balades.
Ensuite, nous décidons d’aller faire un tour à l’Aquarium de Québec, pensant que nous serions à l’abri du froid et du vent. Une partie est en effet à l’intérieur, offrant de magnifiques aquariums et de beaux spécimens des écosystèmes du St-Laurent et des eaux canadiennes, mais sinon l’Aquarium propose surtout un beau parc en extérieur où se trouvent disséminées les autres espèces à voir, notamment les phoques dont nous assistons au repas. De loin pas le plus bel aquarium que nous ayons eu l’occasion de voir, mais une sympathique sortie en famille quand même.
En quittant la ville de Québec pour rejoindre Tadoussac, notre prochaine étape, nous nous arrêtons quelques heures au Canyon St-Anne. En moins d’une demi-heure de route, nous nous retrouvons dans un petit coin de nature où le bruit de la rivière remplace celui de la circulation. C’est dans un décor magnifique que nous entamons la balade pour découvrir l’imposante chute Sainte-Anne qui gronde entre les parois rocheuses de gorges entourées de forêts. La promenade est bien balisée, et facile d’accès avec notre poussette, et nous fait traverser 3 ponts suspendus, dont un à 55 mètres au-dessus du gouffre ! Autant dire que la vue est à couper le souffle ! Il y a même la possibilité de faire un tour en tyrolienne géante au-dessous de la rivière pour les plus courageux.
Pour conclure, la ville de Québec a beaucoup à offrir au voyageur tout au long de l’année. Des festivals divers et variés ponctuent les saisons, du Carnaval en plein cœur de l’hiver au Festival d’été au mois de juillet, rendant cette destination idéale en tout temps. Bien sûr, dès l’automne, les températures commencent à chuter, mais les attraits de la ville méritent largement d’avoir un peu froid. Nous c’est sûr, on reviendra en tout cas ! Et plus longtemps cette fois, trois jours ce n’est clairement pas suffisant !
Un très grand merci à l’office du tourisme de la ville de Québec pour son aide et sa collaboration ! Nous tenons aussi à remercier l’Hôtel Manoir Victoria pour leur excellent accueil !
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