Dexter Gordon, The Quintessence

Peut-être qu’au lieu de demander aux gens quels genres de musiques ils écoutent il serait plus intéressant de leur demander quand et comment ils écoutent les musiques qu’ils aiment. Bien sûr cela suppose qu’ils aiment diverses sortes de musiques. Mais je pense que certaines musiques sont presque audibles en toutes circonstances. Ce Dexter Gordon fait pour moi partie de ces musiques, comme beaucoup de musiciens de jazz.
D’une part, on peut l’écouter « religieusement » pour déceler les subtilités des citations, goûter les changements de tempo, les finesses de l’orchestration. Écoute plus ou moins égoïste qui procure un bien-être certain, un sentiment de force ou de domination à l’égard des béotiens qui ne savent apprécier cette musique.
D’autre part, on peut l’écouter en s’occupant, comme s’il s’agissait d’un fond sonore. Parce que notre écoute est dans ce cas un peu épisodique. On n’entend que ce qui perce le mur de notre occupation… On remarquera d’ailleurs que ce ne sont pas toujours les mêmes morceaux qui percent… Cela donne parfois l’impression de redécouvrir l’enregistrement.
Je vous entends d’ici ! Ne râlez pas ! Je sais bien que ce qui précède peut se dire de beaucoup de musique. Mais si je vous dis que Dexter Gordon joue du saxophone vous comprenez mieux. Je n’ai pas fait le calcul exact de la durée moyenne des morceaux proposés ici mais, à vue de nez, je dirais entre quatre et cinq minutes. Cela vous laisse dans les deux cas d’écoute tout le temps d’entrer dans le morceau et dans sortir plein d’entrain et dans le deuxième cas d’attendre le suivant tranquillement.
S’il vous arrive d’écouter en conduisant, évitez Dexter Gordon, il mérite plus d’attention.
Bonne écoute.

Dexter Gordon, The Quintessence
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés

www.fremeaux.com

Dexter Gordon, The Quintessence
5.0Note Finale

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