Corps et Liens 1
D’abord un regard sur les quatre couvertures de ce livre qui comporte trois romans. Je vous avoue que je préfère et de loin celle rouge sang de Mandy qui est en couverture et celle de Topor aux deux autres où l’on écorche en croyant apeurer. Je crois que c’est l’insidieux, l’indicible menaçant qui peuvent effrayer, un écorché vif ne fait pas peur.
Il est temps de faire redécouvrir un auteur passionnant qui donna d’excellents romans policiers en un temps où un certain style s’essoufflait un peu – fouinez chez les marchands d’occasions il signait Kââ. Et il a même utilisé ce pseudonyme pour un titre du recueil n° 2, il signait Béhémoth et Corsélien pour ces « gore » qui ont remplacé les Angoisse du Fleuve Noir.
Deux titres parlent ici d’eux-mêmes en signalant le sujet. Étrangement, le troisième titre plus paisible est celui où l’arme est plus violente – un lance-flammes. « L’état des plaies » se déroule dans l’Aubrac et la bête du Gévaudan n’est pas loin mais elle est devenue autre. « Bruit crissant du rasoir sur les os » renvoie aux psychopathes contemporains…
Attention, vous savez bien que ces romans n’ont pas vocation de provoquer des frayeurs et de vous inciter à regarder sous votre lit avant de vous coucher, je pense qu’ils ont un petit côté soupape de sécurité. Ils traitent de ce que la nature humaine cache souvent : son caractère violent, un sadisme certain. Un désir refoulé de faire mal. Avec une froideur clinique, Corsélien nous renvoie à nous-mêmes. Et il y a ceux qui se supportent et ceux chez qui cela reste superficiel, facile à évacuer sans faire mal.
On notera la présence en fin de volume d’une interview passionnante de l’auteur.
A lire progressivement pour s’adapter.
Corps et Liens 1
Auteur : Kââ/Corsélien
Editeur : Rivière Blanche
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